Rude Boy Train

BIG BOSS SOUND-RETURN OF THE LOAFER-LIQUIDATOR MUSIC

UN PEU D’HISTOIRE : On se saurait que trop remercier Toni Face et son label Liquidator Music d’avoir précisé en liner notes de sa nouvelle sortie « Return Of The Loafer » de Big Boss Sound à qui on avait à faire. En effet à la vue de la pochette, très réussie d’ailleurs, on pouvait s’attendre à du skank et de l’orgue à gogo, mais personne n’avait entendu parler encore de cette formation.

Pourtant, il y a un indice dans le titre, car Nasser Bouzida, le multi-instrumentiste qui se cache derrière ce nom, n’est autre que le batteur du groupe British The Loafers… Et le pedigree du bonhomme est lourd, puisqu’après cette première aventure ska logue et fructueuse, avec notamment une collaboration conséquente avec le grand Laurel Aitken, il officie pendant près de vingt ans dans les formations Big Boss Man, un quatuor à la funk groovy et psyché dans lequel il assure tous les instruments à l’exception des vents, des guitares et basses, puis dans The Bongolian, nouvelle formation tout aussi funky, où là, il semble carrément assurer la totalité des instruments, à l’exception des cuivres… Il trempera aussi aux percus sur des trucs aussi cool que quelques titres de Pama International, des Phoenix All Stars ou même sur les albums de Prince Fatty.

Ce « Return Of The Loafer » est donc le retour d’un musicien accompli vers ses premiers amours, les sonorités Jamaïcaines, et tout ça pour notre plus grand pied !

 

LE DISQUE : Faut pas se mentir, ce skeud n’aurait pas été sorti chez Liquidator qu’on ne vous en aurait peut-être bien jamais parlé ! Et bon dieu, que cela aurait été dommage !

Car d’emblée, le gros son du R’n’B « You’re Too Rude Boy » envoie du très lourd… Si la base n’est pas neuve et ressemble des tonnes de titres de l’époque, le gros skank d’Hammond à la rythmique et les parties solo sont fameuses, et la production est maousse…

Derrière, sur « DJ Goldfinger », un petit rocksteady décharné, c’est tout le charme d’un duo percussions/voix féminine scandée qui vient faire son petit effet… C’est limpide, simplissime mais 100% efficace…

La cavalerie fait son retour en grande pompe sur le morceau qui donne son nom à l’album : on est là sur du gros shuffle à l’ancienne, rythmique aux cuivres impec’, des percus qui tombent comme des hallebardes et toujours forcément ce sifflement entêtant et omniprésents des claviers de notre hôte du jour…

On se régale quand Mister Bouzida lève le pied sur des titres comme « Mr Mittoo », un early reggae bien funky, aux faux airs de Caroloregians , « Dr Bouzida » ou bien encore « Mr Moogs Dream », deux rocksteady vaporeux… Les influences psyché du bonhomme reviennent au galop, avec des arrangements sur les claviers assez dingues et des rythmiques hypnotiques poussées jusqu’à la transe.

Ce Big Boss Sound fait aussi des merveillles quand ça joue plus reggae… Avec son chorus de cuivres puissant et son solo de guitare tranchant, « Brixton To St. Annes » nous emballe en deux coup de cuillère à pot, tout autant que ce « Boss Man Rocksteady », aux intonations mélancoliques parfaitement traduites par une traversière légère et délicieuse.

Et comment ne pas vous parler de l’extraordinaire « Bongo Lion », parfait crossover de toutes les influences de ce formidable musicien qu’est Nasser Bouzida, un reggae funky de folie, genre cocktail parfait Harlem/Kingston, ainsi que du non moins extraordinaire ska « Ghost Train To Thatcham » et son chorus de cuivres ébouriffant, aux arrangements si parfaitement maitrisés qu’on dirait du Victor Rice !

Stoppons donc de tortiller des fesses pour faire droit, ce « Return Of The Loafer » est une véritable bombe… En retournant à ses premiers émois pour la musique Ja, mais en y appliquant toutes ses influences, qu’elles soient Britishs ou Ricaines, et surtout tout le savoir faire d’une formidable bête de studio, Big Boss Sound aka Nasser Bouzida explose tout sur son passage avec un album ravageur et intemporel, une vrai et belle réussite !

Bronsky

Hollie COOK – Happy Hour – Merge Records

https://static.fnac-static.com/multimedia/Images/FR/NR/6b/8c/d9/14257259/1540-1/tsp20220509101333/Happy-Hour.jpgUN PEU D’HISTOIRE: Quatrième album en une grosse dizaine d’années pour HOLLIE COOK, fille du batteur des Sex Pistols, et son tropical reggae qui s’est imposé comme une référence outre-Manche.

Et visiblement c’était la mode en 2022 de sortir des albums très courts : 9 titres seulement ici. Mais pourquoi pas si nous n’avons que le bon grain.

Le disque est sorti au début de l’été, mais il n’est pas trop tard pour vous en dire du bien.

LE DISQUE: Le son d’Hollie Cook est très particulier. Son tropical reggae ne sonne pas comme du Skints, combo qui mélange différents styles en y apportant parfois l’énergie du punk, ni comme du Gentleman’s Dub Club, plus classique (mais toujours moderne). Hollie Cook sonne comme du Hollie Cook, et on la reconnait à coup-sûr dès les première mesures. La voix est pop, ça fleure bon la caraïbe de Londres, et l’utilisation du steel pan, ou de sa version digitale, y est certainement pour beaucoup. (suite…)

THE SPITFIRES – Live At The Electric Ballroom – Catch 22 Records

PrincipalUN PEU D’HISTOIREOn avait bien cru que THE SPITFIRES, groupe majeur de la scène british de ces dernières années, avait tiré sa révérence avec son dernier opus, « Play For Today » sur Acid Jazz, avant de laisser la place à la carrière solo de son frontman, Billy Sullivan.

C’était sans compter du Catch 22 Records (leur label maison) qui a décidé d’entretenir encore un peu la flamme en publiant un album live fleuve (1h27) disponible en double vinyle chez tous les bons revendeurs.

LE DISQUE: « Faire un live, c’est se répéter » disait Joe Strummer. Je suis assez d’accord avec lui, mais il y a des exceptions. Malheureusement, celui des Spitfires n’en fait pas partie. (suite…)

THE KUBRICKS – Between Antipodes – Autoprod

UN PEU D’HISTOIRE: On avait un peu perdu de vue THE KUBRICKS, le groupe de Londres à tendance pop, dont on avait fort apprécié le premier Ep, « Wasters & Wannabes » en 2013, alors que le l’album, « The Heist », paru en 2017 (déjà) était un peu plus en demi-teinte.

Mais depuis cinq ans : silence radio. C’était à se demander si le combo existait toujours.

Nous voici donc rassurés avec la sortie de « Between Antipodes », pas tout à fait un album, et pas tout à fait un Ep (8 titres, dont deux interludes. C’est un peu court. Ou un peu long).

LE DISQUE: Six vrais morceaux donc, vite écoutés, vite digérés. Voilà qui est parfaitement digeste. (suite…)

THE BUSTERS – Love Bombs – Ska Revolution Records

UN PEU D’HISTOIRE: Ça fait 35 ans qu’il existe ce groupe teuton, mine de rien. Evidemment en trois décennies et demi, il y a eu des tas de changements de line-up, et le combo, presque toujours emmené par un duo de chanteurs, est revenu cette fois-ci à une version solo, depuis le départ de l’excellent Dr Ring Ding.

Alors bien sûr, la formation présente pour ce 16e album n’est plus du tout celle de 1987. Autour de Joe Ibrahim, le petit jeune de la bande, vous ne retrouverez de la formation initiale que les deux claviers et le trompettiste. Rob, le tromboniste, avait lui rejoint le groupe pour « Dead Or Alive », aux alentours de 1990. (suite…)

WESTBOUND TRAIN – DEDICATION – AUTOPROD

UN PEU D’HISTOIRE : Westbound Train, c’est le groupe de Boston mené par la voix soulissime d’Obi Fernandez, un chanteur comme on en fait peu. Entouré par une floppée de pointures, ils enregistrent dès 2002 leur premier opus « Searching For A Melody » au Version City chez King Django. C’est directement une claque… Des compos géniales, une interprétation de haut niveau, le groupe se révèle excellent dans tous les domaines, du ska le plus trad aux reggaes beaucoup plus modernes, façon Californienne.

En 2005, ils sortent « Five To Two » chez Stomp Records et ça monte encore d’un cran… La voix d’Obi Fernandez progresse et la prod est bien plus assurée. Une impression de tout bon encore renforcé par deux featurings de classe sur trois hits : Alex Desert  qui donne a « Soapbox » et « To Know » de faux airs d’Hepcat alors que les californiens sont en sommeil et King Django sur « Lyrics Architects » , une bombe early dancehall. (suite…)

THE STEADY 45’S – SWING AND SWAY/DON’T BE LATE – BLACK BIRD RECORDS

 UN PEU D’HISTOIRE : on avait, chez Rude Boy Train, découvert les Steady 45’s en 2015 grâce à Chris Murray et son label Unstrictly Roots qui sortait alors « Greenleaf Special ». Un premier LP assez bluffant à la production sixties formidable et aux compos, qu’elles soient ska, rockstaedy ou reggae, clairement au-dessus de la moyenne. Le groupe, alors mené par Joe Quinones, nous avait encore plus épatés  sur le second album « Trouble In Paradise », avec ses arrangements vintage sublimes, ses orchestrations dignes du grand Coxsone et ses harmonies vocales fabuleuses…

La tournée Européenne qui s’en suivit fit alors un détour inespéré par la France et nous permit de constater que le tout était encore plus formidable en live. (suite…)

THE UPSHITTERS – BAD PLACE FOR THE WEAK – EL PASO RECORDS

UN PEU D’HISTOIRE : The Upshitters, c’est le combo Catalan early, boss, skinhead, aggro reggae, rayez la mention inutile, qui nous envoie depuis 2016, un peu au compte goûtes, des compos bien foutues, souvent bien barrées, par vague de 2 ou 4 titres ce qui propose le gros avantage de tenir sur un 45 tours, 45 tours qu’il sortent traditionnellement sur le label El Paso Records.

Le trio composé de Albert Beneït « Lapelldeldiable », Marc Serrats « Xerramequ » et Xavi Angulo « St Ignatius »  n’a pas son pareil pour nous créer des reggae aux ambiances bien forgées, tour à tour spatiale, western ou bien horror ! Faut bien avouer que chez Rude Boy Train, on adore ça !

Alors forcément, quand El Paso annonce un premier LP, nommé « Bad Place For the Weak », qui plus est avec un artwork superbe, on tend forcément une oreille, voire les deux.

LE DISQUE : Dès « Das Boot » qui ouvre le skeud, on retrouve toute la sève de la musique des Upshitters : La cover de la BO du film du même nom, est carré, le son est top, blindé de petit arrangements guitare et percus cachés derrière ce chorus de clavier on ne peut plus entêtant. L’ensemble est relevé d’un texte, plus scandé que chanté, impeccablement posé par Dr Ring Ding… (suite…)

THE APPETIZERS – LISTEN UP! – BADASONIC RECORDS

UN PEU D’HISTOIRE : On n’a pas vu arriver The Appetizers, et pour cause, la formation du groupe Italien dans les rudes heures de 2020 n’avait pas forcément permis la mise en lumière qu’ils auraient pu espérer… Ils ont donc enregistré ce premier album pendant cette période de pandémie, et c’est Badasonic Records, le label de Brieuc Labiouse et Nico Léonard qui a récupéré le bébé, gage de qualité, lui offrant une belle sortie de qualité avec un artwork curieux mais plutôt joli, et une exposition supérieure à la moyenne…

Voyons donc ce que vaut ce « Listen Up ! » sorti en ce tout début octobre

LE DISQUE : Elle est quand même drôlement belle cette rentrée 2022 et on a le droit à une cascade de sorties plus chouettes les unes que les autres, comme c’est le cas pour le premier album de The Appetizers. (suite…)

SHOTS IN THE DARK – CHICKEN BLUES – LIQUIDATOR MUSIC

UN PEU D’HISTOIRE : Carrière pour le moins en dents de scie pour ces Italiens de Shots In The  Dark, pourtant un groupe connu et reconnu de l’autre côté des Alpes ! Fondé dès 1999, les Romains sortent leur premier EP « From Kingston To Rome » en 2001… La base est ska dans une veine très trad’ avec des intonations rythm’n’blues ou soul… Le premier album, « Shots From The Ghetto » voit lui le jour en 2002, avec pas moins de 17 titres, une autre époque ! Les reprises comme « Freedom Sounds », « Confucious », « Ba Ba Boom » ou « Hooligans » sont plutôt bien foutues et les compos assez solides, comme « Burn, Baby, Burn » ou « More Fire » et ses chœurs féminins…

Gros trou d’air derrière et une réapparition seulement en 2008 avec l’album « Spaghetti Skank » et une grosse montée en puissance niveau prod’, avec 12 compos où les talents de musiciens de la bande s’affirment tout comme la voix d’Alberto Caci, certes pas la plus belle du siècle, mais avec suffisamment de caractère pour marquer les esprits…

Nouvelle période creuse jusqu’en 2013, avec la sortie de l’EP «… A Roma ! » chanté 100% en Italien avec pas mal de réussite sur trois titres assez fameux…

On saute alors en 2017 pour la suite des aventures d’un groupe qui change beaucoup autour de son leader chanteur, pour la parution d’ «Unchained » un nouvel EP trois titres, toujours bien foutus, plutôt rocksteady avec une superbe reprise de « Once Upon A Time » de Delroy Wilson. (suite…)

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