Rude Boy Train

LIVE REPORT! THE SLACKERS+THE MERCURIALS+ORF SOUND SYSTEM AU BALAJO-05 OCTOBRE 2022 PARIS

Paris oblige, il ne fallait pas être en retard ce mercredi soir pour déguster la prestation de The Mercurials en première partie des inénarrables Slackers.

Il est à peine 20h10 lorsque nous entrons dans l‘historique Balajo déjà plutôt bien rempli et la bande de Montreuil a déjà entamé son set… Sur une base ska plutôt sixties mais pêchu, les six musiciens affichent un niveau surprenant pour un groupe Français aussi récent. Que des compos, la rythmique envoi un swing léger, le lead vocal est bien assuré et les chœurs toujours très travaillés. Rajoutez moi un duo sax-trombone plutôt doué et un soliste guitare pas manchot, The Mercurials balancent leurs titres avec une assurance assez épatante qui cache manifestement beaucoup de travail…

Parfaitement à l’aise sur la petite scène et quoiqu’un peu pénalisés par un son pas encore à la hauteur en ce début de soirée, Ils déroulent des titres parfaitement huilés, ska taillés pour entrainer le public dans la danse, à l’image de « Lookin For »,  d’un « In the Club » tonitruant ou de « Candy » que le public ravi reprend en chœur… Ils savent aussi surprendre avec « Omnia » un titre reggae bien posé, sur lequel le chant se fait ragga avec une assurance assez bluffante… Le set se conclu dans cette belle impression avec leur seul enregistrement à ce jour, « Hey Girl » puis « 49.3 » qui alterne ska et reggae sans un pet de travers…

Belle surprise et groupe à suivre de près donc, qui lance parfaitement la soirée, reprise en main pendant la mise en place des New Yorkais tant attendus, par le Old Reggae Friends qui envoie pour l’occasion quelques raretés rocksteady et northern soul, histoire de pas faire retomber l’ambiance délicieuse qui s’installe.

Quand les Slackers montent sur scène, les sourires affichés nous confirment qu’on va se faire plaisir… Petite surprise, Ara Babajian est absent derrière les fûts et c’est Jimmy Boom,  batteur du groupe punk rock The Phenomenauts entre autres,  qui assurera le remplacement avec brio et tout le swing nécessaire… Le classique « Fried Chicken » vient lancer le set avec énergie… Pas la peine de vous faire le couplet sur l’aisance musicale de Vic Ruggiero,  Jay Nugent, Marcus Geard, Glen Pine et Dave Hillyard, les 30 années d’une carrière sans faute parlent pour eux… On alterne forcément  sans temps mort les tubes, rocksteady comme le superbe « And I Wonder » ou bien ska comme l’explosive version de « Cookin For Tommy »…

Côté nouveautés, le début de set se concentre sur les titres pêchus qu’on avait annoncés faits pour la scène… Ainsi le quasi two-tone « Shameboy » est une vraie petite bombe en live, tout autant que le rythm’n’blues « Boogie Nowhere », et, quand c’est plus cool, les intros s’épanchent pour notre plus grand plaisir, comme sur « Don’t Let The Sunlight Fool Ya », ce somptueux rocksteady issu du dernier opus. On aura le droit aussi au réjouissant funky reggae, interprété au chant par Glen Pine, « New York-Berlin » issu de leur tout dernier EP.

On a rarement vu un gars autant habiter ses textes que Glen , et, sur scène, c’est un showman hors pair ! Aussi, chacune de ses apparitions au lead est un point saillant du set, que ce soit sur l’excellent « What Went Wrong » génial titre soul issu de « Peculiar », ou sur le tout nouveau reggae « Time Won’t Set You Free », formidable d’intensité…

Comme d’habitude, et pour notre plus grand plaisir, « Disco Dave » Hillyard prendra la micro pour le traditionnel « The Fool » toujours aussi fun et on aura le droit au petit break acoustique guitare sax, petite respiration bienvenue au milieu de ce set intense…

Je vous passe les gros classiques intemporels comme «Married Girl », « So Is This The Night » ou «Keep Him Away “ qui ne vieillissent pas d’un poil années après années et régale aussi bien les fans de la première heure que les nombreux jeunes présents… On a même le droit à une cover de haut vol du « I Can’t Hide » de Ken Parker, diablement funky!

Le set se terminera sur un « Wasted Days » absolument somptueux dans une version dub live étirée jusqu’à plus soif et la paire « Please Decide  /« Have the Time » dont on ne se lassera décidément jamais!

Jamais rassasiés, les Slackers nous offriront deux rappels avant de baisser le rideau sur un triomphe…

Pas mal de monde restera là longtemps pour profiter de la présence du groupe,  pour échanger joyeusement avec ces gars, accessibles et manifestement ravis d’être là,  ou pour danser sur les sélections du Old Reggae Friends, toujours impeccables, alternant gros classiques et galettes plus récentes, comme ces titres de Roy Ellis ou bien d’Alpheus…

Le genre de soirée qu’on a du mal à quitter… On ne remerciera ainsi jamais assez les membres des assos Punkfiction et Sick My Duck d’avoir été aussi tenaces pour préserver cette date reportée deux ans d’affilée, et de faire venir ce groupe définitivement légendaire pour cette seule date française essentielle, qui plus est dans un lieu absolument délicieux comme ce Balajo.

Un ami dira : « Que serait ce monde sans The Slackers ? » … la question trottera encore longtemps dans les têtes du public de ce concert formidable…

Bronsky

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