SHOTS IN THE DARK – CHICKEN BLUES – LIQUIDATOR MUSIC
UN PEU D’HISTOIRE : Carrière pour le moins en dents de scie pour ces Italiens de Shots In The Dark, pourtant un groupe connu et reconnu de l’autre côté des Alpes ! Fondé dès 1999, les Romains sortent leur premier EP « From Kingston To Rome » en 2001… La base est ska dans une veine très trad’ avec des intonations rythm’n’blues ou soul… Le premier album, « Shots From The Ghetto » voit lui le jour en 2002, avec pas moins de 17 titres, une autre époque ! Les reprises comme « Freedom Sounds », « Confucious », « Ba Ba Boom » ou « Hooligans » sont plutôt bien foutues et les compos assez solides, comme « Burn, Baby, Burn » ou « More Fire » et ses chœurs féminins…
Gros trou d’air derrière et une réapparition seulement en 2008 avec l’album « Spaghetti Skank » et une grosse montée en puissance niveau prod’, avec 12 compos où les talents de musiciens de la bande s’affirment tout comme la voix d’Alberto Caci, certes pas la plus belle du siècle, mais avec suffisamment de caractère pour marquer les esprits…
Nouvelle période creuse jusqu’en 2013, avec la sortie de l’EP «… A Roma ! » chanté 100% en Italien avec pas mal de réussite sur trois titres assez fameux…
On saute alors en 2017 pour la suite des aventures d’un groupe qui change beaucoup autour de son leader chanteur, pour la parution d’ «Unchained » un nouvel EP trois titres, toujours bien foutus, plutôt rocksteady avec une superbe reprise de « Once Upon A Time » de Delroy Wilson.
En ce mois de septembre, c’est avec un album enregistré dès 2020 que Shots In The Dark fait son grand retour et la qualité est telle que c’est Toni Facio qui prend la main pour faire paraitre sur son label Liquidator Music ce « Chicken Blues »…
LE DISQUE : C’est une belle surprise que ce « Chicken Blues » remarqué quand même grâce à l’estampille Liquidator, qui offre tout de suite une autre exposition à une groupe qui semble largement le mériter…
D’entrée, les cuivres de « Your Knife » envoient du lourd… Omniprésents, ils sont les véritables vedettes du titre, et le gros atout du groupe, déclinants une ambiance sombre bien entretenue par des parties vocales travaillées.
Si l’ambiance de « Shame » est nettement plus fun, l’ensemble manque un peu d’épaisseur, malgré un superbe solo de guitare jazzy… Le morceau titre « Chicken Blues », un peu dans la même veine, est beaucoup plus convaincant, avec un refrain beaucoup plus réussi notamment.
Quand il se frottent à la soul, version slow, avec « Do Your Flight », ça tourne vraiment bien, avec des saillies de cuivres vraiment chouettes, et, même si Alberto Caci n’est pas Otis Redding, son travail, sur ce genre d’exercice casse-gueule, est plutôt séduisant. Avec « Downtown » en mode reggae, c’est pas Bob Marley non plus, mais, avec un bon skank, une basse bien lourde, de bons arrangements de percus et un solo de trompette solaire, ça s’écoute toujours plutôt bien.
Mais là ou on préfère largement Shots In The Dark, c’est bien dans le ska 60’s, surtout quand ça envoie du swing imparable comme sur « My Bad Lilly » dont on regrettera grandement l’absence sur la version physique du LP, tout comme celle de « Hot Groove », un instru puissant, avec ses percus funky et un chorus de cuivres formidable…
Les possesseurs de la version vinyle se consoleront avec l’autre instru, « Mojo Whistle », un beau plan ska au tempo lent sur lequel la section vent est encore une fois en démonstration, ou bien encore avec « Can’t Lock My Door », un nouveau ska swing sixties explosif parfait de la tête aux pieds, fun et dansant…
Shots In The Dark ressort donc ainsi de l’ombre de fort belle manière… Ce « Chicken Blues » hyper cuivré nous offre d’excellents moment dans des ambiances variées allant de la soul au reggae… Et tout ça mérite largement votre attention !
Bronsky
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