THE BUSTERS – Love Bombs – Ska Revolution Records
UN PEU D’HISTOIRE: Ça fait 35 ans qu’il existe ce groupe teuton, mine de rien. Evidemment en trois décennies et demi, il y a eu des tas de changements de line-up, et le combo, presque toujours emmené par un duo de chanteurs, est revenu cette fois-ci à une version solo, depuis le départ de l’excellent Dr Ring Ding.
Alors bien sûr, la formation présente pour ce 16e album n’est plus du tout celle de 1987. Autour de Joe Ibrahim, le petit jeune de la bande, vous ne retrouverez de la formation initiale que les deux claviers et le trompettiste. Rob, le tromboniste, avait lui rejoint le groupe pour « Dead Or Alive », aux alentours de 1990.
L’ALBUM: Les Busters avaient frappé un grand coup en 2017 avec le superbe « Straight Ahead », presque aussi bien que les albums de leurs jeunes années (l’incomparable triptyque « Ruder Than Rude », « Couch Potatoes » et « Dead Or Alive »). Pas facile donc de rester au niveau avec un tel changement de musiciens, et mine de rien, sans l’apport de Dr Ring Ding qui n’était pas là pour faire de la figuration.
Fort heureusement, la fougue de Joe, mélangée à l’expérience des anciens, permet toujours de balancer en 2022 des skeuds qui tiennent parfaitement la route. La preuve dès l’entame avec en enfilade, trois belles bombinettes pleine d’énergie jusqu’à la gueule : « Falling » aux accent ska-punk, « Liebe Liebe », en allemand et même pas mal, et le single « Love Is Art », dans la plus pure tradition du groupe de Wiesloch/Heidelberg. Le tempo est rapide, les cuivres sont en avant, et c’est écrit pour la fosse aux rasés.
Le groupe étonne un peu avec la très belle « Shape Of The World » qui rappellent le « Ghost Town » des Specials, même ambiance nocturne, même mélancolie, et juste derrière, « Not Alone », mid-tempo, pas tout à fait ska, fait bien l’affaire, avant un retour au fondamentaux grâce la superbe « Blackout ». Et le gros ska-punk qui tabasse de revenir avec style sur « Schweigen Ist Mord » et ses superbes riffs de cuivres atomiques, avant « On My Own », presque rocksteady, qui clôt à merveille cette première partie d’album.
La seconde semble de prime abord un chouïa moins bien, mais une écoute répétée fait clairement ressortir quelques pépites dont il serait criminel de se passer. « Seven Days A Week » est redoutable d’efficacité, un peu à l’image plus loin de « Oft Gefragt ». Et « Love Bombs » qui conclut le bal, confirme tout le bien qu’il faut penser de ce groupe quasi antique. Les Busters de 2022 ne sont certes plus ceux de 1987, mais ils sont toujours une référence incontournable.
Vince