THE INTERRUPTERS – IN THE WILD – HELLCAT RECORDS
UN PEU D’HISTOIRE : Ca fait plus de dix piges maintenant que Aimee Allen et les frangins Bivona nous balancent leurs hits ska-punk ou punk, parfois un peu plus reggae, à la gueule sans penser à notre pauv’ petit cœur…
En tournant pendant plus de trois ans en live avec tout ce qui se fait de mieux sur la scène ska et punk des US, le groupe prend le temps de murir et puis aussi de tisser des liens étroit avec Tim Armstrong, qui aura son impact en devenant le producteur du groupe! Du coup, en 2014, quand ils nous envoient direct dans la tronche leur premier album « The Interrupters », on se retrouve comme deux ronds de flan, mis sur le cul par ces titres rentre-dedans, entre punk et ska-punk tout proche du niveau d’un Rancid…
Le groupe enchaine les albums et les tournées avec un aplomb impressionnant : « Say It Loud » comme « Fight The Good Fight » sont tout aussi fameux que leur premier opus, et la clique se révèle être une formidable machine sur scène, avec ces titres sur lesquels chacun peut hurler en chœur et les qualités « d’entertaineuse » hors du commun d’Aimee.
Le groupe retourne en studio l’année dernière pour préparer un digne successeur à cette première trilogie sans faille et choisi de produire lui-même le tout
« In The Wild » est sorti chez Hellcat au beau milieu de l’été
LE DISQUE : La sortie de ce quatrième opus de The Interrupters était un des évènements les plus attendus de l’année, subtilement teasé à coup de singles qui, déjà, divisaient quelque-peu !
Et on vous mentirait malgré tout en vous disant que ce tout nouveau « In The Wild » n’est pas encore une fois excellent. On retrouve dès « Anything Was Better », toute la hargne punk et le formidable sens mélodique qu’on adore chez Aimee et sa troupe. C’est pas le tubesque ska « As We Live », avec en renforts de choix le fidèle Tim Armstrong et Rhoda Dakkar qui viendra faire baisser la température…
Mais y’a quelques bémols à émettre quand même : le très bon refrain de « Raised By Wolves » peine à effacer une impression de tentative de college rock pas totalement concluante… Même sensation un peu floue sur le ska « In The Mirror » qu’on sent rechercher une veine plus mainstream, un poil basique sans être inefficace.
« Kiss The Ground », premier essai 100% reggae des Californiens est par-contre une belle réussite… une ligne de basse lourde comme chez les meilleurs Jamaïcains actuels et des arrangements de percus, tour à tour digitaux ou acoustiques, parfaits, viennent emballer un modèle du genre. « Jailbird » ramasse la mise lui aussi avec son Hammond omniprésent et son refrain furieusement addictif…
Fort d’envie d’explorer d’autres contrées, le groupe se perd un peu sur « My Heart », un rock FM au refrain pas complètement affreux non plus, mais dont la note finale en bouche restera pas fofolle… On aura aussi quelques regrets avec la sous exploitation évidentes des deux autres gros featurings du skeud : si « Burdens », reggae funky à la Toots est vraiment top, tout autant que le reggae roots « Love Never Dies », au duo flûte/trombone génial, rassembler le duo d’Hepcat, soient Alex Desert et Greg Lee sur le premier titre, et Les Skints sur le second pour les cantonner à des second rôles de choristes, sans leur accorder le moindre couplet, restera un choix étonnant et quelque peu décevant.
A part ça, vous pourrez quand même retrouver les Interrupters au top de leur forme sur le furieux ska « The Hard Way », mitonné façon Operation Ivy, Sur « Let’Em Go », formidable two-tone au refrain résolument explosif ou encore sur l’infernal punk de base « Worst For me » qui donne envie de jouer des coudes dans le pit…
« Alien » vient conclure ce quatrième album encore d’une drôle de manière, un titre 100% pop en mode slow du samedi soir à réserver aux amateurs du genre… Les autres décrocherons le bras rapidement pour retourner la galette dans les plus brefs délais.
Sans décevoir complètement, grâce à son lot de titres fidèles à leur réputation et une prod énormissime, malgré un manque certain d’aspérités, peut être due à l’absence d’Armstrong aux manettes, ce « In The Wild » laisse un petit goût de je ne sais quoi pas glop-glop et quelques envies de passer au titre suivant… On saura passer outre, car dans l’attente d’un hypothétique retour de Rancid, The Interrupters reste de très loin le meilleur représentant actuel du style, parfaitement calés entre ska, reggae et punk et avec une des meilleures chanteuses de la scène indépendante mondiale… Et rien que pour ça, vous pouvez y aller !
Bronsky