THE STEADY 45’S – SWING AND SWAY/DON’T BE LATE – BLACK BIRD RECORDS
UN PEU D’HISTOIRE : on avait, chez Rude Boy Train, découvert les Steady 45’s en 2015 grâce à Chris Murray et son label Unstrictly Roots qui sortait alors « Greenleaf Special ». Un premier LP assez bluffant à la production sixties formidable et aux compos, qu’elles soient ska, rockstaedy ou reggae, clairement au-dessus de la moyenne. Le groupe, alors mené par Joe Quinones, nous avait encore plus épatés sur le second album « Trouble In Paradise », avec ses arrangements vintage sublimes, ses orchestrations dignes du grand Coxsone et ses harmonies vocales fabuleuses…
La tournée Européenne qui s’en suivit fit alors un détour inespéré par la France et nous permit de constater que le tout était encore plus formidable en live.
Quand Joe Quinones part pour des projets plus personnels, l’activité du groupe semble prendre un coup de frein, même si une nouvelle tournée Européenne avec un nouveau passage par Beauvais grâce à la formidable équipe de l’ASCA et un 45 tours magnifique sorti chez Angel City Records nous démontrerons que les Californiens restent au top…
A l’occasion de leurs dix ans d’existence, ils ont sorti il y a quelques semaines déjà mais seulement en version digitale pour l’instant, une sorte de double EP, avec 7 titres ska sur « Swing And Sway » et six plus reggae et rocksteady sur « Don’t Be Late », le tout devant être édité par le label Black Bird Records sur les deux faces d’un LP en 2023 qu’on attend avec impatience !
LE DISQUE : On savait que l’on comptait avec les Steady 45’s sur l’un des tous meilleurs groupes du moment, mais avec ce futur album en forme de double EP, les Californiens explosent toutes nos espérances !
Côté ska, 7 titres et 7 tubes, rien que ça ! « Alcatraz » est une bombe d’instru, à la ligne de basse de dingue, qu’on croirait improvisée parfois, un chorus énorme et des solos qui déboulent sur une rythmique maintenue de main de fer par des cuivres absolument impeccables… « After The Rain » se fait plus léger, mais là encore, le duo basse batterie régale… Au lead, Ian Jacks reprend le flambeau avec certes un peu moins de puissance que Joe Quinones, mais avec tout autant de savoir-faire ! Et comme les chœurs sont travaillés façon joaillerie, c’est d’une beauté sans nom !
« Swing And Sway » avec son chorus en forme d’hommage aux Skatalites et ses voix superbes est diabolique d’efficacité, pendant que « Time So Hard » est une petite pépite swing sixties où tout n’est que joie et allégresse, des chœurs aux cuivres, le tout arrangé, il va sans dire, façon vintage comme peu savent le faire aujourd’hui. « Treat Me Right » est tout aussi énorme, rythmique lourde comme le plomb, cuivres légers comme la plume ! Encore une fois les voix emballent le tout comme un énorme cadeau de Noël
L’instru « Story Time » aurait quand-à elle aisément sa place sur n’importe quelle compil Treasure Island ou sur un nouvel album d’Hepcat, c’est dire, avec ses cuivres exquis et sa guitare virevoltante, jazzy à souhait.
Avec son chorus aux airs surannés, impeccablement mis en rythme façon buru, alternant avec maestria avec un ska flamboyant « Sanzon » est la septième merveille de cet opus dédié au ska, véritablement somptueux.
Côté reggae/rocksteady y’a pas plus à jeter sur ce « Don’t Be Late » ! On commence avec « Spice Of Life », un instru au groove funky délicieux, et puis on entame les chansons, et là, ça enfile encore une fois les tubes comme des perles ! « Be Like Water » est un régal d’early à la rythmique toujours imposante sur laquelle viennent allègrement batifoler un duo guitare/piano génialissime qui nous renvoie encore une fois vers l’excellence des grands frère d’Hepcat, pendant que le morceaux titre et son skank obsédant parfaitement saccadé renverserait n’importe quel dancefloor.
A un moment, et notamment à l’écoute de « You’ve Really Got A Hold On Me », on en perd nos superlatifs… C’est beau comme du Gaylads, groovy en diable et merveilleusement interprété par un groupe en état de grâce !
« One More Time », rocksteady plus posé, nous laisse encore sans voix, avant qu’« I’m So Proud » vienne définitivement nous achever avec l’énormissime Ian Jack au micro et la profondeur abyssale de ses chœurs sur une compo foisonnante d’arrangements de rêve.
Avec leur air de pas y toucher, les Steady 45’s nous balancent dans la tronche , avec ce duo « Swing And Sway »/ « Don’t Be Late », 13 titres de classe mondiale avec des compos d’un classicisme vertigineux et une production 60’s au son vintage maîtrisée de A à Z… Tout est excellent du sol au plafond, des voix aux cuivres, des guitares aux claviers en passant par une section rythmique au top.
Vous l’aurez compris, c’est tout simplement un des plus beaux trucs contemporain que j’ai pu écouter de ma vie, synthèse formidable de tout ce que l’on peut faire de mieux en matière de musique Jamaïcaine…
I Love Steady 45’s !
Bronsky