Rude Boy Train

THE UPSHITTERS – BAD PLACE FOR THE WEAK – EL PASO RECORDS

UN PEU D’HISTOIRE : The Upshitters, c’est le combo Catalan early, boss, skinhead, aggro reggae, rayez la mention inutile, qui nous envoie depuis 2016, un peu au compte goûtes, des compos bien foutues, souvent bien barrées, par vague de 2 ou 4 titres ce qui propose le gros avantage de tenir sur un 45 tours, 45 tours qu’il sortent traditionnellement sur le label El Paso Records.

Le trio composé de Albert Beneït « Lapelldeldiable », Marc Serrats « Xerramequ » et Xavi Angulo « St Ignatius »  n’a pas son pareil pour nous créer des reggae aux ambiances bien forgées, tour à tour spatiale, western ou bien horror ! Faut bien avouer que chez Rude Boy Train, on adore ça !

Alors forcément, quand El Paso annonce un premier LP, nommé « Bad Place For the Weak », qui plus est avec un artwork superbe, on tend forcément une oreille, voire les deux.

LE DISQUE : Dès « Das Boot » qui ouvre le skeud, on retrouve toute la sève de la musique des Upshitters : La cover de la BO du film du même nom, est carré, le son est top, blindé de petit arrangements guitare et percus cachés derrière ce chorus de clavier on ne peut plus entêtant. L’ensemble est relevé d’un texte, plus scandé que chanté, impeccablement posé par Dr Ring Ding…

Derrière c’est deux salles, deux ambiances avec « Not Franco Nero », le reggae plutôt funky avec ses gimmicks léger d’orgue et de mélodica et son refrain répété jusqu’à l’hypnose, est fun et dansant… mais tout cela reste jusque-là encore assez académique…

Avec « Guants Blancs, Dents Negres » la surprise commence à poindre : le titre est lui aussi encore super groovy et truffé de références que vous reconnaitrez sûrement, de l’harmonie à la ligne rythmique, mais les instruments utilisés ici- on croit reconnaitre un bandonéon- lui offrent une saveur toute particulière, un je ne sais quoi d’exotique tout à fait délicieux…

La tendance au dépaysement se confirme avec « Yo No Quiero Ser Tu Amante » un reggae au chant en espagnol assez théâtrâl, façon crooner d’un vieux tube d’été 70’s, qui lui donne un charme tout à fait détonnant… Et ce n’est pas  « Petons Fugissers Orbitant Andromeda » , qui suit derrière qui va changer l’impression ! La reprise en mode instru du « Words » d’Fr. Davids, avec ses arrangements venus d’une autre galaxie confirme qu’on a bien à faire à un trio absolument barré, on pense parfois aux Granadians, mais qui pousserait le délire bien plus loin…

Vous l’aurez compris, les amateurs de reggae en mode vintage 60’s pourraient bien être assez décontenancés, même si « C’e Sabata » en mode western et « The Pit » font dans le plus classique, même si ce dernier est vite rattrapé par un clavier synthé planant… Et comment ne pas céder au groove d’un titre comme « Hell’ter Skanker » ou encore à la rythmique digitale infectieuse parfaitement soulignée de cuivres impeccables d’un « Rocksteady Teenage Rampage » ?

« Vostok 1 Bop », déjà présent sur leur tout premier EP n’a pas vieilli d’un poil avec son harmonica infernal et « SpongeBoss Rock » vient enfoncer le clou de cette alliance assez improbable mais si réjouissante de notre bon vieux reggae et du digital façon Nintendo…

Avec ce premier album, The Upshitters envoient valser toutes nos certitudes sur la musique qu’on aime, bousculant tous les codes de l’early reggae en y intégrant avec un talent incroyable rythmes électro vintage où arrangements improbables mais pourtant si cohérents…

Un véritable ovni qui se déguste avec délectation comme un gros bonbon gavé de sucre… Je sais pas vous, mais moi, j’en redemande !

Bronsky

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